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La guerre au XXe siècle (1ère partie: 1ère et 2ème guerres mondiales)

La guerre au XXe siècle

 

La guerre est une crise majeure. Elle peut affecter les pays et leur population à différentes échelles (nationale, régionale, internationale). Elle engendre des mutations politiques et économiques (puissance ou déclin, affirmation d’un régime politique ou renversement); elle est une césure. Elle a des causes lointaines et immédiates, des caractéristiques propres, des phases, des conséquences à court, moyen ou long terme.

Le XXe siècle a été, le « siècle des extrêmes » (cf Eric Hobsbawm) : celui des pires conflits de toute l’histoire de l’humanité (1ère et 2nde Guerre mondiale, respectivement 10 et 50 millions de morts) et des totalitarismes. Chaque après-guerre a donné naissance à l’espoir d’un nouvel ordre mondial fondé sur la paix et la résolution pacifique des conflits entre nations sous l’égide d’une organisation internationale : la S.D.N. (Société des Nations) puis l’O.N.U. (Organisation des Nations Unies). La montée des totalitarismes dans l’entre-deux-guerres puis la Guerre froide (1947- 1989) qui opposa les États-Unis et l’URSS, ont balayé cet espoir. Et l’après guerre froide a contribué à engendrer un monde plus instable, aux menaces plus diffuses (terrorisme international). Quelles sont les causes, les caractéristiques et les conséquences des grands conflits du XXe siècle ? Quelles menaces ont successivement pesé sur la paix depuis le début du XXème siècle jusqu’à nos jours ?

 : traitement

 

La Première Guerre mondiale : la « Grande Guerre »

La première guerre mondiale est (avant la 2nde) la plus terrible qu’a connue l’Europe jusqu’alors. C’est la fin d’un monde (« Belle époque » avant 1914). C’est la première guerre « de masse », la première guerre « totale »: les belligérants mobilisent toutes leurs ressources pour l’effort de guerre.

 

Causes de la 1ère Guerre mondiale

En 1914, l’Europe domine encore le monde. Mais les puissances européennes multiplient les sources de conflits par leurs rivalités coloniales ou leurs désirs de puissance (« Weltpolitik du « Kaiser » Guillaume II). Par ailleurs, il existe divers contentieux entre la France et l’Allemagne dont la question d’Alsace-Lorraine, et celle du Maroc (1905 et 1911). En 1914, l’Europe est divisée entre deux systèmes d’alliance antagonistes : la Triple alliance ou triplice (constituée dès 1882 à l’instigation de Bismarck : empire allemand, Autriche-Hongrie, Italie) et la Triple entente (France et Russie liées depuis 1892, Angleterre avec laquelle la France signe l’Entente cordiale en 1904).

Dans les Balkans, la Russie s’oppose à l’Empire ottoman, pour contrôler le passage de la mer noire à la Méditerranée (détroits du Bosphore et des Dardanelles) et à l’Autriche-Hongrie. Elle soutient la Serbie contre l’Autriche. Le 28 juin 1914 à Sarajevo,  l’étudiant Gabriel Princip  (membre d’une organisation terroriste serbe, la main noire) assassine l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie.. Celle-ci saisit l’occasion pour déclarer la guerre à la Serbie. C’est l’engrenage, l’Allemagne déclare la guerre le 2 août à la Russie, le 3 août à la France et le 4, la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne et à ses alliés.

 

Une guerre totale

1 .Mobilisation humaine.

Au moment de l’ordre de mobilisation générale, la population s’unit pour défendre la patrie en danger. Les socialistes se rallient à l’Union sacrée aprèsl’assassinat de leur « leader » Jean Jaurès  le 31 juillet 1914 (par Raoul Levillain). La CGT (Confédération générale du Travail), principal syndicat français, fait de même (secrétaire général, Léon Jouhaud).

 

De nombreux soldats coloniaux (500 000 hommes sur 8,5 millions d’hommes côté français) participent aux combats (tirailleurs sénégalais du général Mangin, spahis d’Afrique du Nord, tirailleurs annamites; etc.).Partout, les hommes pensent que la guerre sera courte. Pour maintenir le moral de la population, la propagande et le « bourrage de crâne» dissimulent aux civils la réalité de la guerre et les empêche de prendre conscience de l’ampleur du massacre ; la presse relaie le discours officiel du gouvernement et se trouve soumise à la censure (Ex :« Les balles allemandes ne tuent pas. Nos soldats ont pris l’habitude des balles allemandes… Et l’inefficacité des projectiles est l’objet de toutes les conversations» L’intransigeant, 17 août 1914).

 

2. Mobilisation économique.

L’État fait appel à toutes les ressources pour gagner la guerre. L’industrie se reconvertit dans les productions de guerre : le textile pour les uniformes, l’industrie chimique dans la poudre, l’industrie métallurgique dans la production de canons, l’automobile dans la production de camions militaires, de moteurs d’avion et d’obus (cf. Renault). La main d’œuvre féminine pallie dans les usines ainsi qu’à la campagne l’absence des hommes.

 

3. Les grandes phases

La 1ère phase de la guerre est une phase de mouvement. Le 4 août 1914, les Allemands appliquent le plan Schlieffen et envahissent la Belgique (neutre). A la fin du mois, ils arrivent sur la Marne, menacent Paris…Le général Joffre lance une vaste contre-offensive (bataille de la Marne ; taxis de la Marne (6-9 septembre 1914)). Les deux armées entreprennent alors une course à la mer (vers la Mer du Nord) afin de déborder l’ennemi. Le front s’immobilise en décembre 1914 et. la guerre de position commence: les deux armées se terrent dans les tranchées. Les hommes vivent dans la boue, le vacarme, le froid, le voisinage constant de la mort, l’absence d’hygiène. En 1918, la moitié des morts français de l’année meurt de la dysenterie. En 1915, les Allemands font usage pour la première fois des gaz. D’autres armes font leur apparition : lance-flammes et surtout chars.

 

De février à décembre 1916, les Allemands tentent de percer le front à Verdun. L’armée française commandée par le général Pétain remportent cette bataille terrible (163 000 tués côté français, 143 000 allemands).Toujours en 1916, Joffre lance la sanglante offensive de la Somme (200 000 tués ou blessés français, 420 000 Britanniques, 500 000 Allemands), bataille la plus meurtrière du conflit. En décembre 1916, Nivelle remplace Joffre à la tête de l’armée française. Il prend la décision de lancer, dans l’Aisne, l’offensive du Chemin des Dames, ((avril 1917). Dans les 48 premières heures de l’offensive, les Français perdent 30 000 hommes ! Des mutineries éclatent (mai et juin 1917). Nivelle est remplacé, en mai, par le général Pétain. Les tribunaux militaires prononcent 554 condamnations à mort. Pétain s’emploie en contrepartie à améliorer la vie des soldats : permissions plus régulières, meilleure nourriture.

 

L’année 1917 est l’année charnière de la guerre. Contre la guerre sous-marine à outrance, conduite par les allemands depuis janvier 1917, le Président des États-Unis, Woodrow Wilson, déclare la guerre aux puissances centrales en avril 1917. L’Entente gagne un allié notable, mais elle en perd un autre : le 15 mars 1917, le tsar Nicolas II abdique à l’issue de la 1ère révolution russe (« révolution de février »). Un gouvernement provisoire, dirigé par Kerenski, prend le pouvoir. Les bolchéviks (communistes) organisent un nouveau coup d’État dans la nuit du 24 au 25 octobre 1917 (« révolution d’octobre »). Lénine conclut avec l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie une paix séparée.Le 3 mars 1918, le traité de Brest-Litovsk est signé avec l’Allemagne : la Russie sort de la guerre. Du coup, les Allemands rapatrient sur le front ouest les 83 divisions qui combattaient contre les Russes. Ludendorff tente une dernière offensive. Les alliés unifient le commandement, confié au général Foch, lequel arrête les Allemands en juillet 1918 sur la Marne ( 2ème bataille de la Marne). Le 9 novembre, le Kaiser abdique. L’Allemagne signe l’armistice le 11 novembre 1918 à 11h 11 à Rethondes, dans la forêt de Compiègne.

 

Conséquences : Un bilan désastreux ; une attente de paix.

 

9 millions de morts environ auxquels s’ajoutent les dizaines de milliers de mutilés (ex : « gueules cassées »). La France a perdu 1,4 millions d’hommes. C’est la guerre la plus meurtrière de son histoire. A cela s’ajoute le déficit des naissances (enfants qui seraient nés en temps de paix). L’Allemagne déplore 2 millions de morts et 4 millions de blessés. Entre 1915 et 1917, le génocide des Arméniens massacrés par les Turcs fit entre 800 000 et 1,2 million de victimes. Le désastre est également économique (territoires dévastés, usines détruites, mines noyées par l’armée allemande en retraite) : le géographe Albert Demangeon (1872-1940) évoque le « déclin » de l’Europe. L’État français est endetté auprès de sa population mais aussi des banques britanniques et américaines. Le bilan de la guerre est aussi moral. La guerre a mis fin à une certaine conception positivistede l’homme. La science (gaz, avions, mitrailleuses) a contribué à la « boucherie ».

 

Les deux principaux traités de paix furent le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919 (Clemenceau, Lloyd George, Wilson et Orlando), et le traité de Saint-Germain, qui régla le sort de l’Autriche-Hongrie. Les vaincus ne furent pas conviés. Les clauses sont dures pour l’Allemagne qui perd des territoires (ex : corridor de Dantzig la coupe en deux ; L’Alsace et la Lorraine sont rendues à la France). Elle doit limiter son armée à 100 000 hommes. Elle perd ses colonies. Elle doit aussi accepter la démilitarisation de la Rhénanie et l’occupation française en Sarre. L’Allemagne devra s’acquitter de réparations au profit de la France, la Belgique et la Grande-Bretagne. Enfin, elle et son allié autrichien, sont désignés, par l’article 231 du traité, comme les seuls responsables de la guerre. Le peuple allemand perçoit le traité de Versailles comme un Diktat, (décision imposée et injuste).

En vertu du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, formulé par les 14 points de Wilson (janvier 1918), la carte de l’Europe est remodelée : l’Empire austro-hongrois disparaît. De nouveaux pays voient le jour( Yougoslavie, Tchécoslovaquie) ; la Roumanie reçoit la Transylvanie ; la Pologne renaît. Une S.D.N. (Société des nations), siégeant à Genève, est créée, mais immédiatement fragilisée par le refus américain de ratifier le traité de Versailles.

 

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La Seconde Guerre mondiale : une barbarie sans précédent

 

La 2nde guerre mondiale est un conflit sans précédent : jamais autant de pays n’avaient participé en même temps à un même conflit et jamais une guerre ne fut aussi meurtrière (plus de 50 millions de morts dont  25 millions de civils (bombardements aériens, massacres, système concentrationnaire nazi).

 

1-     Les origines de la guerre et les victoires de l’Axe (1936-1942)

 

Face au réarmement allemand et à l’expansionnisme d’Hitler (arrivé au pouvoir en janvier 1933), les démocraties (France, Royaume-Uni) hésitent, influencées par l’importance des courants pacifistes.

Après la victoire du Front populaire espagnol (communistes, socialistes, anarchistes) aux législatives de 1936, l’armée (« nationalistes ») refuse la victoire de la gauche et lance un coup d’État avec l’appui du général Franco. L’Allemagne envoie des forces aériennes (légion Condor, auteure du 1er bombardement aérien marquant de l’histoire, celui de la ville basque de Guernica, le 26 avril 1937 ; cf Picasso). Madrid tombe en mars 1939. Franco établit sa dictature sur l’Espagne jusqu’à sa mort, en 1975.

 

Les provocations successives d’Hitler mèneront à la guerre : remilitarisation de la Rhénanie en 1936, en  mars 1938, Anschluss (l’union entre l’Autriche et l’Allemagne), en septembre 1938; Hitler s’en prend aux Sudètes (région germanophone de Tchécoslovaquie). La France accepte de participer avec l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne à la conférence de Munich (septembre 1938) où elle trahit son allié tchécoslovaque :

«  je me sens partagé entre un lâche soulagement et la honte ». Léon Blum, Le Populaire (journal de la S.F.I.O.), 20 septembre 1938.

«Français et Anglais avaient le choix entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur et ils auront la guerre ».Winston Churchill, Discours à la Chambre des Communes, 5 octobre 1938.

 

Cette trahison n’évite pas la guerre. En mars 1939, la Wehrmacht entre en Tchécoslovaquie. Le 1er septembre 1939, la Pologne est envahie. La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939. La Pologne est alors envahie par l’ouest (l’Allemagne) et par l’est (l’URSS) en vertu du surprenant pacte de non agression germano-soviétique signé en août 1939.

 

Jusqu’au mois de mai 1940, c’est la « drôle de guerre » (expression de Roland Dorgelès). Le 10 mai 1940, les chars allemands, appuyés par la Luftwaffe, réalisent une percée sur le front français à Sedan.C’est la tactique de la Blitzkrieg (guerre-éclair). L’armée française est débordée en trois semaines. Le corps expéditionnaire britannique rembarque à Dunkerque, en abandonnant chars et artillerie sur les rivages. Le nouveau Président du Conseil français, Philippe Pétaindemandel’armistice le 17 juin. L’armistice est signé le 22 juin 1940, à Rethondes, lieu symbolique.

La Grande-Bretagne se retrouve alors seule face à Hitler (Winston Churchill à la Chambre des Communes, 13 mai 1940 : « je n’ai rien à vous offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur.(…) Nous avons devant nous de très longs mois de lutte et de souffrance ») .

La Luftwaffe bombarde l’Angleterre. C’est la « bataille d’Angleterre » (juin 1940 - mai 1941). De septembre 1940 à mai 1941, l’aviation allemande bombarde Londres (ce que les Anglais ont appelé le Blitz) : environ 30 000 morts parmi les civils londoniens. Dans le même temps, Hitler décide du déclenchement de « la bataille de l’Atlantique ». De juin 1940 à 1943, les sous-marins de l’amiral Dönitz traquent les navires de commerce britannique dans l’espoir d’asphyxier l’économie de guerre de la G-B.

En avril 1941, les troupes nazies se jettent sur la Yougoslavie. Au sein de la résistance yougoslave, le parti communiste joue un rôle important. Le chef des partisans yougoslave est Tito. Dans le même temps, l’armée allemande envahit la Grèce.

Le 22 juin 1941, Hitler lance l’opération Barbarossa (l’invasion de l’URSS). Au début de l’hiver 1941, la Wehrmacht, suivie par les Einsatzgruppen, (groupes mobiles d’extermination) est devant Moscou. L’Armée rouge lance une contre-offensive lors de l’hiver 1941 et débloque Moscou.

 

2-     La 2e phase du conflit : fin 1942 -septembre 1945 : la victoire des Alliés

Dès 1937, le Japon avait attaqué la Chine (lire Le lotus bleu, Tintin), l’armée japonaise se signalant par les atrocités des massacres de Nankin en décembre 1937 (de 100 000 à 300 000 victimes). En bombardant la flotte américaine à Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, sans déclaration de guerre préalable, les Japonais provoquent l’entrée en guerre de la 1ère puissance économique du monde. Les porte-avions américains infligent une défaite à la marine japonaise dès juin 1942 à la bataille de Midway.

L’automne 1942 marque le tournant de la guerre. En Egypte, la VIIIe armée britannique, commandée par le général Montgomery écrase Rommel et l’Afrika Korps à El Alamein en octobre 1942. Le 8 novembre 1942, les Américains débarquent au Maroc.

Au mois d’août 1942, les Allemands atteignent Stalingrad, où se déroule, d’août 1942 à février 1943 une bataille capitale. Dans la foulée de Stalingrad, le général Joukov poursuit sa contre-offensive. En juillet 1943, il écrase les Allemands à la bataille de Koursk.

 

Dès mars 1933, le premier camp de concentration nazi est ouvert à Dachau, près de Munich. Le régime nazi y interne d’abord les opposants politiques, militants communistes et socialistes, syndicalistes, des catholiques, et les « indésirables » : prisonniers de droit commun, homosexuels, prostituées. Les juifs d’Allemagne sont à leur tour internés en grand nombre dans ces camps de concentration, dès avant la déclaration de guerre. Les conquêtes nazies en Europe de l’Est ouvrent une nouvelle phase dans l’horreur, les nazis faisant des Slaves et surtout des juifs la lie de l’humanité. En janvier 1942 à la conférence de Wannsee (20 janvier 1942), les principaux nazis, dont le chef des SS et du système concentrationnaire Heinrich Himmler, décident de l’application de « la solution finale ». Il s’agit de déporter les 11 millions de juifs de l’Europe occupée et les Tziganes vers les camps de concentration et d’extermination d’Allemagne et de Pologne (ex : Auschwitz- Birkenau) afin de faire disparaître tous les juifs de l’ensemble de l’Europe. En Europe occidentale, des rafles sont organisées (ex : la rafle du Vel d’Hiv, en France (16 au 17 juillet 1942) où 13 000 juifs sont arrêtés). En Europe orientale, les nazis rassemblent les populations juives dans les ghettos afin de faciliter les déportations. Le ghetto de Varsovie, créé en 1940, se soulève en mai 1943. Il est totalement rasé et la population exterminée (voir le film Le pianiste, Roman Polanski). Ce sont dix millions de personnes qui sont ainsi exterminées dont six millions de juifs et 500 000 Tziganes.

 

Après leur victoire en Afrique du Nord où ils ont débarqué le 8 novembre 1942, les Anglo-Américains débarquent en Italie en juillet-août 1943. Le roi d’Italie fait arrêter Mussolini. L’armistice est signé par le gouvernement italien en septembre 1943. Les Britanniques et les Américains multiplient, dès 1942, les bombardements aériens massifs sur les villes allemandes. Plusieurs sont rasées : Cologne, Essen, Hambourg. A Dresde, en février 1945, 135 000 habitants furent tués par un bombardement qui détruisit la ville à plus de 60 %.

Le 6 juin 1944, conformément aux voeux de Staline qui réclamait depuis longtemps l’ouverture d’un second front les Anglo-Américains déclenchent l’opération Overlord. Sous le commandement du général Eisenhower, Américains et Britanniques lancent la plus imposante flotte de tous les temps vers les côtes de Normandie : 5 000 navires, 10 000 avions participent à l’opération. Le 6 juin 1944, et dans les jours qui suivent, 1,2 million Américains et 850 000 Britanniques débarquent sur les côtes de Normandie (voir Le jour le plus long (1962) ou Le soldat Ryan (1998)).

Le 15 août 1944, un 2e débarquement est organisé en Provence. Le 25 août 1944, les troupes françaises de la 2e D.B. (division blindée) du général Leclerc entrent dans Paris et libèrent la ville. Le 26 août, le général de Gaulle descend les Champs Élysées. A la fin de l’année 1944, la quasi totalité du territoire français est libérée. Hitler lance alors une série de bombes volantes, les V1 puis les V2, sur Londres. Les Londoniens connaissent à nouveau l’angoisse des bombardements.

Dès le 15 avril, les Soviétiques lancent leur offensive sur Berlin. Le 28 avril, l’armée américaine, et l’Armée rouge, font leur jonction sur l’Elbe. Hitler se suicide le 30 avril 1945 dans son bunker de Berlin. L’amiral Dönitz, désigné par Hitler comme son dauphin, accepte la capitulation allemande, signée le 8 mai 1945, à Berlin. Celle-ci marque la fin de la guerre en Europe.

Le nouveau Président des États-Unis, Harry Truman (qui succède à Roosevelt le 12 avril 1945 après la mort de celui-ci), prend la décision d’utiliser la bombe atomique, pour faire plier le Japon. Le 6 août 1945, la première bombe atomique de l’histoire est lancée sur Hiroshima, et le 9 août 1945, une seconde sur Nagasaki. Le 2 septembre 1945, le Japon signe sa capitulation.

 

3-     Organiser la paix

 Dès juillet 1944, à l’initiative du président Roosevelt, les Alliés se réunissent à la Conférence de Bretton Woods aux États-Unis afin de réorganiser le système financier international de l’après-guerre. Les Accords de Bretton Woods font du dollar la monnaie de référence internationale, la seule convertible en or, et aboutissent à la création du F.M.I (Fonds monétaire international) et de la Banque Mondiale.

En février 1945, la conférence de Yalta (en Crimée) réunit Roosevelt, Churchill et Staline. Les « trois grands » se mettent d’accord sur l’organisation du monde et de l’Allemagne après la guerre. Alors que la guerre n’est pas terminée, la conférence de San Francisco réunit (avril-juin 1945), les délégués des 51 Etats en guerre contre l’Axe qui proclament, le 26 juin 1945, la création officielle de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

À la conférence de Potsdam (juillet-août 1945), les dirigeants alliés (Truman, Clement Attlee qui remplace Winston Churchill au cours de la conférence et Staline) se mettent d’accord pour l’organisation des procès de Nuremberg, chargés de juger les criminels de guerre nazis. Ces procès ont lieu du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946. La justice internationale définit à cette occasion de nouvelles charges (« crime contre l’humanité » et « génocide »). Cependant, l’entente qui avait permis aux Alliés de vaincre le nazisme ne résiste pas à la paix. Dès la conférence de Potsdam (juillet-août 1945) l’entente cède la place à une méfiance qui annonce déjà la « Guerre froide ».